Vendredi 21 octobre, les 1ères spécialité SVT se sont rendus au salon Experimanta. Magalie Gheraieb de l’Hexagone de Meylan leur a présenté cette manifestation qui se tient dans le cadre de la biennale arts-sciences.
Les élèves ont ensuite pu assister à une table ronde , dont le sujet était« Tous témoins : Comment lutter contre l’invisibilisation de la violence des réseaux sociaux ». 

• La modératrice, Catherine Mary journaliste du Monde a d’emblée posé la question de l’attitude des témoins de la violence : vont-ils la voir ou pas ? Pour illustrer ses propos, elle a évoqué le film Sur les quais d’Elia Kazan, dont le thème central est celui de la culpabilité et de la dénonciation. Elle a ensuite parlé de ses recherches qui l’ont conduite sur les traces d’un lanceur d’alertes, l’écrivain Allen Hornblum. Ce dernier a dénoncé les expérimentations menées par l’éminent dermatologue de l’université de Pennsylvanie Albert Kligman. Il a en effet été témoin de l’exposition de détenus noirs, à des agents infectieux comme l’herpès, le staphylocoque doré ou l’agent orange. Cette utilisation de cobayes humains a duré de 1951 à 1974, et ce n’est qu’en 2021 que la ville de Philadelphie a présenté des excuses officielles.
• Régis Vivier, Inspecteur Pédagogique Régional Établissements et Vie Scolaire  s’est ensuite exprimé pour présenter le plan harcèlement dans l’académie de Grenoble. Il a insisté sur l’importance de prendre en compte la triade auteur/victime/ témoin dans les cas de harcèlement.
• L’artiste  Marta Handenawer du collectif Domestic Data Streamers a pris la parole pour regretter la visibilité de la violence sur les espaces numériques et a constaté que, sur les réseaux sociaux, la gentillesse est davantage invisibilisée que la violence.
• Gilles Bastin, professeur de sociologie à Sciences Po Grenoble a conclu en rappelant l’importance de se mettre autour d’une table et d’échanger.

Les élèves ont ensuite pu visionner les installations du collectif Domestic Data Streamers. 
Les 1ères ont été particulièrement impressionnés par l’installation  Online Hate Speech & Cyberbullyng qui aborde le harcèlement sur les réseaux sociaux.
En effet, chaque fois que certains mots injurieux sont utilisés sur Twitter, l’installation se déclenche. En moyenne, 120 messages avec une insulte raciste sont postés toutes les heures, 720 messages homophobes et 1800 tweets sexistes.
Cette sortie s’inscrit dans le cadre d’un projet pluridisciplinaire sur le thème de la pollution numérique.

Pour aller plus loin :
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/10/25/allen-hornblum-une-conspiration-du-silence-a-entoure-des-experimentations-sur-des-detenus-afro-americains_6147287_1650684.html
https://www.youtube.com/watch?v=dCcnGfsLvYM

Photos : Pascale RUBINO (table ronde et compte-rendu) et Perrine BOCQUILLON (atelier d'extraction de la chlorophylle)