Réalisations de profs et élèves

UKRAINE : une bombe à retardement

Par HELENE LO IACONO, publié le lundi 7 septembre 2020 13:21 - Mis à jour le lundi 7 septembre 2020 13:21
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écrit par Jean GERONIMO
RÉSUMÉ

En tant que « pivot géopolitique », l'Ukraine est une pièce maîtresse de la partie stratégique opposant sur l'Échiquier eurasien les deux superpuissances de la Guerre froide. Le statut particulier de cet État post-soviétique est à l'origine de la « révolution » national-libérale dollarisée, ayant renversé - avec l'aide de courants extrémistes, dont néo-nazis - le président pro-russe Ianoukovitch, le 22 février 2014, et dont l'objectif réel est le contrôle d'un espace doublement stratégique sur les plans politique et énergétique. Au final, ce contrôle est la condition permissive de la poursuite du reflux de la puissance russe, digne héritière de l'Union soviétique perçue comme instinctivement hostile.
Comme choc exogène, ce putsch est potentiellement déstabilisateur pour les équilibres internationaux post-guerre froide et en définitive, pour la stratégie de puissance - « derjava » - développée par V. Poutine dans le cadre de son Union eurasiatique, dont Kiev était une pierre angulaire. À travers la crise ukrainienne, c'est le futur statut de la Russie dans l'espace politique européen qui se joue et, par ricochet, celui de l'axe OTAN-USA - donc, en creux, l'idée gaullienne d'une « grande Europe » enfin indépendante.
À terme, la « révolution » du Maïdan aura donc un impact décisif sur la configuration géopolitique du Nouvel ordre international issu du post-communisme, en rupture totale avec l'espoir né de la Perestroïka gorbatchévienne, repris par la ligne Poutine d'un monde multipolaire et égalitaire recentré sur l'ONU. Comme une ultime trahison, au cour de la Guerre tiède.